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Le legacy des Muses

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17 septembre 2013

C'est quoi ce legacy ? Muse... Muse legacy ? Connais pas

Hello tout le monde ! J'ai refait cette présentation. Parce que je m'ennuie, et quand je m'ennuie, je refais des trucs. Alors moi c'est Mae. Maeleo, si t'es pointilleux et que t'aimes me troller. Certains me connaissent peut-être grâce au legacy des Vanek,...
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27 août 2019

BONUS : quizz et battle

Yo les petits potes !

Non, je n'ai pas disparu, je suis juste une grosse boloss disaster pas capable de respecter un calendrier ptdr

ANYWAY je vais juste poster des bonus de façon random parce qu'on a bien vu, je respecte pas les calendriers, mais je l'ai déjà dit.

 

Aujourd'hui dans les bacs, j'ai un quizz pour savoir quel perso du chant de la montagne tu es, et une battle pour savoir quel est ton perso pref de chez moi (attention, c'est giga dur, et jvous regarde, faites le bon choix èé )

 

Le quizz est là : le quizz

Et la battle ici : à la fin il n'en restera qu'un

(y'a des persos nouvo que vous connaissez pas tho, feel free to ignore them)

 

Sinon j'ai bientôt fini la réécriture si ça vous intéresse de savoir, il me reste un chap et demi à écrire, je prévois une grosse soirée quand j'aurai fini, soyez présents, on fait ça au bowling de Bearwell

Allez la bise et oubliez pas de bien choisir entre mes bbs (dites vos résultats aussi, jveux savoir)

12 juin 2019

BONUS : les mystères révélés

Bonjouuuur c'est moi la meuf qui dit qu'elle poste des bonus le premier mercredi du mois et qui le fait toujours en retard.

Ce mois-ci, bonus un peu nimp, rien de sérieux, on voulait juste s'amuser avec Neikka, du coup on a écrit (enfin, elle, moi je la regardais faire parce qu'elle avait pas besoin de moi pour écrire cette merveille) un bonus post G6

Enjoy !!


La pluie tambourinait sur les fenêtres. Des gouttes perlaient le long des vitres. Polymnie tapotait nerveusement le bout du bureau tandis que Luana tapait si vite sur son clavier que le bruit se confondait avec celui de la pluie.

Et puis, silence. Pas de chant de la montagne. Mais peut-être était-ce parce qu’elles étaient en centre-ville.

Polymnie sursauta. Elle était un peu fragile.

— J’ai trouvé ! dit Luana. Enfin, en tout cas, j’ai trouvé Patrick Cruel.

— Mais c’est son pote, non ?

— Oui, mais il doit avoir gardé contact avec lui ! Enfin, j’espère. Par contre, il a l’air de vendre des champignons hallucinogènes. Il devrait mieux se protéger pour un gars du deep web.

Cela faisait quelques mois, après la réception de la lettre d’Euterpe, que Polymnie se demandait qui était son gros bâtard de père. Après tout, de là à dégoûter entièrement sa mère de sa fille alors qu’elle était aussi belle et cool, il devait vraiment être une très mauvaise personne. Ou en tout cas, un homme. Et elle avait besoin de le rencontrer pour mieux le détester, et tourner la page.

— On peut lui en prendre. Et le rencontrer, au passage.

— Ouais, nan. On peut le rencontrer, c’est déjà bien.

— Mais les champignons c’est super swag.

 

Et c’est ainsi que Pol n’eut pas de champignon, mais un rendez-vous avec Patrick Cruel, qui n’avait pas l’air particulièrement cruel et qui devrait définitivement mieux protéger son identité sur le deep web.

Elle attendait sur son banc, priant pour qu’il ramène tout de même des champignons (après tout, pour faire marcher un commerce, il faut bien le promouvoir) et attendit bien une heure comme ça. C’est que Pol avait oublié le changement d’heure. Enfin. Patrick arriva. Il était reconnaissable à sa grande cicatrice, surement causée par un champignon vorace. Ah non, merde, c’était un piercing. Il avait un grand sourire mièvre, tel un membre de boys band.

— Salut louloute ! C’est toi Pol43du34 ?

— Je ne suis pas louloute, mais je suis peut-être Pol43 truc.

— Trop bien. Tu veux mes champignons ?

Pol leva les yeux au ciel. Il était insupportable, elle avait envie de le frapper.

— Je veux bien, mais j’aurais des questions d’abord.

Elle lui indiqua de s’asseoir, mais à l’autre bout du banc, car elle ne voulait pas qu’il nuise à son charisme incroyable.

— Quelles sont tes questions ?

— Déjà : comment les as-tu cultivé tes champignons ?

— Euh, alors, je peux te filer ma super recette et…

— Non mais laisse tomber.

Elle songea qu’elle pourrait sans doute les développer à partir de ceux qu’il lui vendrait.

— Alors quoi ?

— Tu connais Hector Gaurinn ?

— Oh ! Ses yeux s’éclairèrent, puis s’assombrirent.

— Oui. Oui, je le connais.

— Il est où ?

— Pardon, j’aurais du dire « je le connaissais ». Il est mort.

Pol ne savait trop comment se sentir. Elle n’avait jamais connu cet homme, et tout ce qu’elle en savait, c’était qu’il était détestable. Mais c’était son père, et elle pensait le connaitre, et elle était face à l’un de ses amis. Alors, elle ne savait vraiment pas comment se sentir. En plus, elle avait des coups de soleil à cause de son heure d’attente en plein soleil.

— Comment c’est arrivé ?

Patrick baissa les yeux, avant de les relever tout en posant une main amicale sur son épaule. Pol grimaça, mais le laissa faire.

— C’était par une sombre soirée, par delà les montagnes, dans cette terrible ville qu’est Grosbatard-sur-mer. Il y a habité. Il s’y sentait à sa place. Mais voilà. Parfois, les drames arrivent quand on s’y attend le moins. Il était heureux, tu sais. Mais…Ce jour-ci…Tout a basculé. Et je vais te raconter comment, mais comprends que c’est dur…

Il marqua une pause, et Pol se sentit gênée. Elle connaissait des gens à Grosbatard-sur-mer. Elle ne les aimait pas beaucoup. Il reprit, après sa pause, et en grignotant un champignon :

— Il avait faim.

Pol fronça les sourcils.

— Mais quel est le rapport ? Il a braqué une banque ?

— Non, non ! Il n’aurait jamais fait ça, il était banquier lui-même. Non, en réalité…

Il marqua une pause, à nouveau. C’est à cet instant que Pol remarqua qu’il sanglotait.

— Il a brusqué le distributeur. Le distributeur…

Pol se demanda si le distributeur était hanté ou occupé par un serial killer.

— Le distributeur…a basculé, à l’image de son destin. Il s’est écroulé…Sur lui. Hector est mort...sur le coup.

Pol haussa les sourcils.

— Ah.

15 mai 2019

BONUS : Guscrash

HOLA

 

I'm late, je sais, j'avais dit le premier mercredi du mois, mais je suis un vrai disaster, donc bon, j'ai deux semaines de retard.

Ce mois-ci et parce que je fais une fixette sur eux en ce moment, ce qui est pas une bonne idée parce que je dois écrire le chant de la montagne et que c'est pas encore leur moment de SHINE, MES BBS GUS ET CRASH (c'est écrit dans le titre, aussi, je surprends personne), aka le ship que personne n'a vu venir et qui est pourtant devenu le meilleur ship du monde ????

 

Mais d'abord, instant chant de la montagne, j'ai fini d'écrire septembre, j'attaque le mois d'octobre, ça avance bien, j'ai 56 000 mots pour le moment, on est bien. Et je confirme ce que j'ai dit le mois dernier, y'a plus aucune scène pareille jhsdgvtf

 

BREF BACK TO GUS CRASH

Je veux pas trop vous en dire pour pas vous spoiler l'histoire, mais un hiver, Crash notices Gus et se dit qu'il a l'air cool, et en fait il est gay pour lui. Maintenant enjoy des photos d'eux

 

 

Screenshot-43

Ils s'aiment !!!

Screenshot-187

Ils sont gay l'un pour l'autre !!!

Screenshot-191

Ils sont disaster !!!

Screenshot-206

En vrai jles aime si fort

Screenshot-212

Look at them, mes bbs, si purs

Screenshot-201

Laissez moi vous raconter une histoire avec cette photo parce que c'est vraiment drôle dgyuftsd

Vous voyez la jolie luminosité ? J'étais dans le mode phot, je pensais comme une con que c'était le soleil qui se couchait, et je trouve ça giga bg, donc je prends bliiindée de photos. Puis en revenant en mode jeu, je découvre que c'est le gros bordel dans la maison, parce qu'en fait la cheminée cramait ???? La moitié du chalet a brûlé, mais eh !! j'ai une super belle luminosité

 

Et voilà pour ce petit bonus pas très utile, mais je voulais partager ces photos de mes chatons ♥♥♥

3 avril 2019

BONUS : prologue + chapitre 1

HEY

 

Je suis pas morte, enfin, sur le MDS peut-être un peu, ça me manque un peu, d'ailleurs, donc me voici de retour, chaque premier mercredi du mois avec des bonuuuus, parce que je suis gentille et je veux vous garder hypé.e.s.

 

Tout d'abord, quelques nouvelles, l'écriture du chant de la montagne avance bien, je viens de boucler le mois de mai, et j'attaque juin/juillet/aout avec objectif de les finir à la fin du mois ! Et si tout va bien, j'aurai fini le bouquin entier en juillet, wish me luck !

Au départ, le scénario et les scènes devaient rester globalement les mêmes, mais au fur et à mesure de l'écriture, j'ai fini par changer quasiment tout. Le scénario est le même, on retrouve les mêmes éléments au même moments, mais toutes les scènes ou presques sont modifiées, rajoutées, ou enlevées. Donc en relisant, vous lirez une toute nouvelle histoire et vous ne pourrez pas vous ennuyer !

 

Ce mois-ci, bonus lecture, je vous présente le prologue et le premier chapitre, enjoy !


 

avant

tu entends, ellie ?

 

- Tu entends, Ellie ?

L’enfant ferma les yeux, se concentra sur les sons qui résonnaient dans la montagne. Elle entendait le vent qui sifflait entre les conifères, elle entendait le bruit lointain de la ville qui s’éveillait en contrebas, les insectes qui se hâtaient dans les fourrées, la rivière qui coulait non loin de là, nourrie par la fonte des neiges. C’était ce qu’elle entendait toujours quand elle venait ici. Il n’y avait rien de particulier. Elle ouvrit les yeux.

- Qu’est-ce que je dois entendre, papa ?

Elle avait cette petite voix remplie de curiosité et ces yeux remplis de questions.

- Tout, et rien. Qu’est-ce que tu entends ?

- Beaucoup de choses.

Au-dessus d’elle, un oiseau prit son envol en un cri strident et elle sursauta. Son père rit doucement, amusé de sa surprise.

- C’est la montagne que tu entends, lui dit-il. Son chant.

- Son chant ?

Elle avait relevé la tête vers l’adulte, elle fronçait les sourcils, elle n’était pas sûre de comprendre.

Elle n’entendait aucune musique. Aucun chant. Seulement la nature qui faisait du bruit.

- Ce n’est pas seulement des bruits, expliqua-t-il comme s’il avait lu ses pensées. Tout mis ensemble, ils forment le chant de la montagne. Tu entends comme il est beau ?

Elle ferma ses petits yeux à nouveau, tandis que son père s’accroupissait à ses côtés, passant son bras autour de ses frêles épaules, il ferma les yeux à tour et ils écoutèrent le chant de la montagne, perdus dans son immensité, et dans la vallée le soleil se levait.

 

 

février

et soudain, la montagne chantait

 

La prise se trouvait à quelques dizaines de centimètres de son visage, elle pouvait l’observer aussi longtemps qu’elle le souhaitait, cette foutue prise et son inaccessibilité, cette foutue prise et ses bords si lisses, ses bords si glissants, malgré la tonne de magnésie qui l’entourait désormais, qu’on avait laissée là à force d’y passer inlassablement.

Elle se concentra longuement. Elle ne pouvait pas tomber d’où elle était, elle avait ses bras tendus, elle évitait l’épuisement. Elle connaissait cet endroit par cœur, elle ne pouvait pas tomber. Ce qui lui faisait défaut, c’était la suite. La suite dont le début commençait à cette prise et elle l’observait.

Elle souffla, transféra sa concentration sur ses inspirations, ses expirations, elle oublia où elle était, elle s’isola du bruit ambiant et des autres grimpeurs de la salle. Elle l’aurait, cette-fois-ci. Cette fois-ci, ses doigts attraperaient la prise, ils s’y agripperaient, peut-être avec difficulté, mais elle y parviendrait, puis elle remonterait son pied, s’élancerait, elle attraperait l’autre prise, celle un peu plus haut et elle laisserait derrière elle celle qui lui faisait obstacle. Là, elle cliperait sa dégaine dans le point, elle y passerait sa corde, hurlerait « sec », elle serait à bout de souffle, et elle aurait enfin réussi.

Elle pouvait le faire.

- J’y vais ! hurla-t-elle au garçon en bas.

Ce dernier se prépara. Il avait l’habitude, la jeune fille s’essayait dans cette voie à chaque séance, il savait comme son ascension se terminait toujours. Elle chutait. Il était prêt à la retenir.

Assurée, elle amena son genou droit le plus haut possible, à hauteur de sa poitrine, elle souffla, se concentra une dernière fois, préparant sa main droite, la plongeant une nouvelle fois dans le sac qui pendait à ses hanches, puis elle poussa sur sa jambe, et soudainement, elle s’éleva.

Sa main toucha la prise, ses doigts se resserrèrent, ils étaient déterminés à ne pas lâcher, mais la prise était plus forte, elle repoussa la jeune fille et cette dernière chuta de plusieurs mètres, avant d’être violemment retenue et elle se balançait à quatre mètres du sol, dépitée.

- Merde ! hurla-t-elle alors qu’elle descendait lentement.

- C’est pas grave, Ellie, tu retenteras demain.

Encore. Mais il se retint de le dire, parce qu’Ellie, elle ne se laisserait pas faire, alors ça ne servait à rien. Cette voie, c’était la seule qui s’opposait encore à son niveau presque parfait.

- Tu veux l’essayer ? demanda-t-elle en tendant le bout de la corde au garçon.

- Sans façon, c’est beaucoup trop dur pour moi, tu le sais.

- Ok, alors fais la voie à côté, faut qu’on récupère les dégaines, dit-elle en tirant sur la corde pour la faire tomber, et elle prévint en hurlant : Corde !

Cette dernière tomba au sol avec fracas, et elle en tendit le bout à son partenaire de grimpe, qui s’empressa de faire son nœud de huit. Il s’encorda, il faisait toujours cette voie, pas par envie, mais parce qu’il devait toujours récupérer les dégaines, mais il n’avait pas le choix, alors il commença à grimper.

 

La sonnerie retentit et tous se levèrent d’un seul homme dans un capharnaüm infernal. Les pieds des chaises crissaient sur le lino de la salle, les cahiers et les livres étaient jetés dans les sacs, la voix du professeur essayait de couvrir le raffut pour donner les devoirs, mais on n’écoutait pas. On était en vacances. On n’aurait pas fait les devoirs, de toute façon, même si on les avait notés. Alors on ne les notait pas.

Ellie souriait. Elle souriait toujours, Ellie, mais il semblait qu’elle souriait un peu plus, ce soir. Elle aimait bien les vacances, parce qu’elle n’aimait pas le lycée, ou peut-être parce qu’elle était une banale lycéenne. Il y avait quelque chose de très lycéen à aimer les vacances.

Tout le monde se dirigeait vers la sortie en hurlant inutilement, et Ellie aussi hurlait, pour se faire entendre. Elle disait ce qu’elle disait à chaque vacances, elle les passerait à la salle d’escalade, ou elle irait faire des randonnées, parce que c’était ce qu’elle faisait tout le temps, et c’était ce que son père avait fait avant elle. C’était dans son sang. Judy aussi disait ce qu’elle disait à chaque fois, elle passerait ses vacances à s’occuper des chevaux du centre équestre que ses parents possédaient. Ellie n’était pas sûre de bien aimer les chevaux. Elle s’en fichait un peu, sans doute. Elle sourit.

Judy, ce n’était qu’une camarade de classe, une fille qu’elle avait connue en seconde, quand elle s’était retrouvée avec elle à une séance de travaux dirigés, une fille qui se retrouvait dans sa classe cette année. Mais Judy n’était pas son amie. Pas vraiment. Elles ne connaissaient rien l’une de l’autre. Ou peut-être que Judy connaissait plus d’Ellie que l’inverse. Ellie parlait beaucoup.

Ellie, elle avait d’autres amis. Ellie, elle avait Gustave.

Gustave qui arriva à toute vitesse vers elle, qui passa un bras autour de ses épaules, sans prêter attention à Judy. Il n’était pas impoli. Judy était très discrète.

- Ellie ! s’écria-t-il.

- Gus ! s’écria-t-elle en retour.

Comme s’ils ne savaient pas comment ils s’appelaient.

- Bowling, demain soir, 18h ? demanda-t-il.

Ce n’était pas une question.

- 18h30, tu veux dire.

Elle souriait. Lui savait qu’elle se moquait.

- Oh.

- Oh, quoi ? C’est l’heure à laquelle tu vas arriver, assura-t-elle.

- Je pourrais te surprendre.

- Je te connais trop pour que tu me surprennes.

- Y’aura Romain, annonça-t-il, et le sujet changea.

- Ah ouais ?

Il était doué pour changer de sujet.

- Il est revenu pour nous, parce qu’il nous aime.

Ellie arqua un sourcil.

- Non, en fait lui aussi a droit à des vacances. Quoi qu’il en soit, demain soir, sans faute, à 18h.

- Si tu es en retard, tu me payes mon verre.

Il sembla réfléchir.

- Ok, finit-il par dire.

Puis ils arrivèrent à la grille et il partit alors vers l’arrêt de bus, qui l’emmènerait chez lui, là où Ellie ne pouvait que rêver d’habiter. Elle, elle vivait de l’autre côté de la ville, près de la route qui menait vers la vallée. Elle devait prendre à gauche à la grille. Judy prenait à droite.

- Amuse-toi bien demain soir, lui lança cette dernière, cachant sa jalousie du mieux qu’elle le pouvait.

Elle aurait aimé être amie avec quelqu’un comme Ellie était amie avec Gustave.

- Merci !

Ellie n’avait rien remarqué. Elle aimait les gens, Ellie, mais elle les lisait mal.

Puis elle se dirent au revoir.

Ellie habitait Bearwell. C’était une petite ville, à peine plus grande qu’un village, en vérité, encerclée par les montagnes. C’était un nom étrange, pour une ville des alpes françaises, mais Bearwell, c’était comme un monde à part. On n’y accédait par une unique route qui venait de la vallée et on ne pouvait pas aller plus loin. Il n’y avait rien au-delà de Bearwell.

En réalité, la première pierre du premier bâtiment de Bearwell avait été posée par un riche entrepreneur américain, à cette époque où les riches entrepreneurs étrangers se mettaient à créer de nouvelles villes pour les transformer en station de ski. Mais à l’inverse d’autres grandes stations qu’on pouvaient trouver dans d’autres vallées, Bearwell était restée simple, et discrète. Les gens qui y vivaient y vivaient à l’année, comme dans une banale ville, et on y accueillait peu de touristes. Bearwell, elle ne ressemblait à aucune autre. C’était un monde à part.

Elle n’habitait pas en ville, Ellie, elle habitait un peu plus loin, dans ce coin qui rappelait que Bearwell était tout de même reliée au reste du monde avec sa route qui descendait, là, en bas, vers ce qu’on appelait la ville. La ville, c’était autre chose que en ville. En ville, c’était Bearwell. La ville, c’était la ville.

Bientôt, elle se retrouva à suivre cette unique route. Il avait beaucoup neigé, ces derniers jours, et le niveau de neige qui se trouvait là depuis décembre s’était élevé un petit plus. On avait oublié de saler les trottoirs, on oubliait toujours de saler ces trottoirs-là, parce qu’ils étaient éloignés et personne n’habitait par ici. Ellie aurait pu marcher sur la route déneigée, mais marcher dans la neige qui lui arrivait au mollet, ça l’amusait, Ellie. Elle montait son genou si haut qu’il touchait son menton, et elle recommençait avec un sourire et elle manquait à chaque fois d’y laisser une botte.

Devant elle, il finit par y avoir ce petit chalet, il était accroché au flanc de la montagne, perdus entre quelques sapins. Elle soupira. Entra. Elle avait perdu son sourire.

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26 février 2019

RIP (ou le titre giga explicite)

BONJOUR

 

 

Comment allez-vous ?

Moi je suis toujours dépressive, lol, BREF

On est pas là pour ça, on est là pour causer, vous et moi.

Et surtout, pour causer des muses.

 

Les muses, c'est quelque chose de très important pour moi, mine de rien, de base, c'était un petit challenge (enfin, petit, c'était quand même un legacy, mdr), mais bref, c'était un challenge sims, ça devait pas être sérieux, suffit de regarder les premiers générations nulles.

Mais les muses, au fur et à mesure, c'est devenu un projet plus gros et bientôt, c'est devenu mon principal projet écriture, parce que je n'écrivais plus vraiment autre chose. Ca a commencé avec la G4 et Erato, et encore plus avec la G5. Et god, que j'aime cette G5 et tous les bbs qui y apparaissent.

Cette G5, c'est celle qui a fait des muses un projet dont je pouvais être fière, mais c'est aussi celle qui les a tuées.

Ouais, les muses sont mortes.

RIP ?

Je ne sais pas trop, ça me brise le coeur de m'arrêter là, mais j'ai beaucoup réfléchi, et il est malheureusement temps de passer à autre chose. Les muses me prennent beaucoup de temps d'écriture, ça fait presque 4 ans que je taffe dessus à temps plein, on va dire, et le problème, c'est que les muses, je ne peux rien en faire. Mon but, dans la vie, c'est d'écrire, et surtout de publier, et les muses, c'est impubliable. Trop bordélique, trop n'importe quoi. Et je ne peux plus, ne veux plus me permettre de prendre encore 4 autres années de ma vie à écrire une histoire qui n'ira pas plus loin que ce modeste blog. Je l'aime, ce blog, mais j'ai besoin de voir plus grand.

Et le truc pratique avec la G5, c'est qu'elle est récupérable et adaptable en un livre indépendant, et c'est sur quoi je travaille en ce moment ! Les mois de février et mars ont été entièrement réécrits, tout le reste le sera aussi, et un jour, ça partira sur wattpad, et je vous tiendrai informé.e.s !

Et bonne nouvelle, le chant de la montagne (du coup c'est le titre), ce n'est plus un one-shot à fin ouverte (M D R), mais une saga de 5 à 6 tomes, je ne sais pas trop encore, avec du Gus x Crash, un tome 3 sur la montagne l'été, un spin off sur Léane, une summer romance à la plage et une réécriture totale de la génération de Polymnie. Du coup, voilà, c'est en partie pour ça que je ne peux plus contiuner les muses. Ellie et sa bande ont pris leur place dans mon coeur et elle prend de la place, la petite.

 

MAIS

Et mon scnéar avec tout les bails sur le déséquilibre ?

Bonne nouvelle !!

(hinhinhin)

Vous vous souvenez de ce projet un peu secret dont je parlais dans les news du mois dernier ?

boum, un remake du déséquilibre, mais pas dans un monde réaliste cette fois-ci, mais dans un monde de fantasy badass, qui reprend l'idée du déséquilibre, des muses (jvais changer le nom, mais y'a l'idée, quoi), de mon premier bouquin ever, aussi, et je vais aussi y foutre plein d'idées en vrac que j'ai toujours eues, et woh, si jamais j'arrive à écrire ça un jour on va s'éclater, les enfants.

Bref, les muses sont mortes, mais pas vraiment, elles attendent de vivre de nouveau dans un monde de fantasy

 

Bon, et sinon, vu que c'est la fin, je peux vous raconter vite fait ce qu'il devait se passer, pour que vous ayez un semblant de conclusion :

Callirhoé, c'était bel et bien la maman de Louise, son père était un mortel qui a trahi Callirhoé et c'est pour ça qu'elle déteste les mortels et veut les buter et a créé le déséquilibre. Elle propose à Anabel de s'allier à elle, long story short, la toute première Vanek, un être chaotique, refait surface et bute tout le monde (ça c'est la fin du scénario raccourci spécial "j'arrête les muses"). Also Pol pouvait non seulement se souvenir de tous les détails de sa vie, mais aussi de tous les détails de tout ce qu'il s'est passé dans le monde depuis sa création et elle découvrait grâce à cette faculté des bails sur le monde et les créatures et la première Vanek et tout ça.

 

Voilà, je sais pas trop quoi dire de plus, j'ai un peu honte, parce que j'aurai jamais vraiment fait de fin potable et je m'en veux par rapport à vous et mine de rien, c'est bizarre d'arrêter les muses, comme ça, officiellement. Ca a été un truc de ouf, les muses, ça m'a aidée, ça m'a vraiment lancée dans l'écriture, et venir toutes les semaines ici, c'était mon petit réconfort. Je vous remercie, d'ailleurs, du fond du coeur, d'être là depuis si longtemps, et tous vos commentaires et votre amour, ça signifie beaucoup pour moi, je vous aime fort, merci, merci, merci et à bientôt, ailleurs

 

 

Oh, et si vous voulez garder un peu le mood des bbs de la G5 et découvrir un peu celui du déséquilibre, j'ai des collections whi, allez les apprécier, svp, j'en suis fière : https://weheartit.com/mawleo/collections

Oh, et mon wattpad, c'est ici, pour le moment c'est vide, mais un jour, Ellie débarquera : https://www.wattpad.com/user/mawleo

15 janvier 2019

Des news, bonnes ou mauvaises, tout dépend de comment on voit les choses mdr ce titre est trop long

Bonjour et bonne année !!

 

Bon, je suis ici pour vous donner quelques nouvelles parce que ça fait quelques semaines que j'ai disparu, chez les Vanek surtout (parce que chez les muses c'est normal, je suis en pause d'entre générations), donc here we go for some nouvelles.

J'ai pas abandonné les Vanek, mon absence n'était pas vraiment prévue, mais le retour en France fut plus compliqué que prévu et je n'ai eu aucune motivation pour quoi que ce soit, ni pour écrire, ni même pour jouer aux sims. C'est aussi parce que j'étais chez mes parents et quand je suis chez mes parents, je n'arrive à rien, idk pourquoi. Donc les Vanek reviendront peut-être vers février, j'espère, même si j'avoue que la reprise de la fac et d'une vie sociale correct me prend beaucoup plus de temps que prévu...

 

Les muses maintenant !

Ah !

Ah.

Les muses.

Bon, l'idée, c'est que depuis la génération d'Erato, 90% des chapitres des muses sont écrits lors du nano. J'ai un rythme d'écriture très étrange, j'écris mes 50 000 mots en novembre, puis le reste de l'année je fous rien.

Donc grâce à mon avance avec le nano, je pouvais sortir mes chapitres durant toute l'année ou presque.

MAIS

Cette année, je n'ai pas écrit la suite des muses. Je n'ai pas écrit la G7. Eh non, car j'ai écrit ce que tout le monde attendait : le Gus x Crash. 50 000 mots de spin off gay. J'ai tellement été inspirée que je l'ai fini en une semaine chrono. Mais du coup, je n'ai absolument rien de prévu pour la G7, donc je ne sais pas quand les muses reviendront. Surtout que je vais me concentrer surtout sur la réécriture du chant de la montagne (la G5) pour en faire une histoire indépendante, et pouvoir sortir le Gus x Crash après, du coup. Et je dois aussi taffer sur le projet que je veux proposer à ma candidature de master création littéraire, un truc plus ou moins secret plus ou moins relié aux muses, c'est compliqué, je vous expliquerai en temps voulu.

J'espère que vous allez bien, que vous gérez dans la vie et que vous êtes heureux, c'est important, et la bise, i love you all ♥♥♥

12 octobre 2018

un jour je t'appelerai maman

Quand je rentre dans le bar, elle ouvre la bouche si grande que sa mâchoire semble se décrocher. Je souris, d’un sourire radieux, provocateur. Elle me reconnait, je le sais. Ça se voit dans son regard. Elle regarde mes cheveux, m’interroge du regard, mais je me contente de sourire. Elle ne dit rien, s’accoude contre le comptoir, penche la tête.

- Ferme la bouche, Nell, tu vas avaler une mouche.

Merde, ce genre de phrase craint vraiment. Mais c’est ce que j’ai pensé en la voyant.

- Pol ? elle fait.

- Bah oui, c’est moi.

J’avoue que j’exagère. Ça fait presque deux mois que je ne l’ai pas vue, que je ne suis pas revenue dans son bar, et pour cause : je n’étais plus en ville. Et je m’étais accessoirement débarrassée de mon téléphone portable. En partant avec Luana, je voulais laisser ma vie entière derrière moi. Du coup, Nell a sans doute cru que j’étais morte, que j’étais passée à l’acte. Après tout, ça aurait pu.

- T’as fait quoi à tes cheveux ? elle lance.

Screenshot-156

C’est marrant comme les cheveux font partie des choses qu’on remarque le plus rapidement chez une personne. Deux mois qu’elle n’a eu aucune nouvelle et la première chose qu’elle me fait remarquer, ce sont mes cheveux que j’ai raccourci et laissé reprendre leur couleur d’origine.

- Ce qui devait arriver arriva, j’explique. Ils étaient niqués par les couleurs. Alors j’ai fait ce qu’il fallait faire.

- Je vois… Bordel, Pol, mais t’étais où ? s’exclame-t-elle enfin.

À vrai dire, je m’étais attendue à cette question dès mon entrée dans son bar. Faut croire que je ne sais pas prédire les réactions des gens.

- Ah, c’est… c’est une longue histoire.

Une histoire que je n’ai pas envie d’oublier, pour une fois.

- Je t’offre un verre et tu me racontes.

- Ça me va !

Et je commence à raconter. Comment Luana m’a proposé de partir en week-end avec elle, comment on en a fini par partir pour plus longtemps, ensemble, comment on s’est embrassées pour la première fois. Les lieux qu’on a visités ensemble, ce qu’on a fait. Je ne lui raconte pas tout. Certains de ces souvenirs n’appartiennent qu’à nous, Luana et moi. C’est drôle, je pensais que rien ne me manquerait ici, en ville. Que je voulais me débarrasser de tout. J’avais tort. Parler pendant des heures à Nell, accoudée à son bar, enchaînant les verres, m’avait manqué, je réalise soudainement.

- Wouah, t’as vécu le rêve, elle lâche finalement. Partir en road trip avec ta copine. T’aurais pu me prévenir !

- Désolée, est le seul truc que je trouve à dire.

- Pourquoi vous êtes revenues ici ?

Je dois avouer que c’est une très bonne question. Après le festival catastrophique et notre discussion, tout allait parfaitement bien. Le road trip était encore mieux qu’au début, parce qu’on était encore plus proches l’une de l’autre, et j’ai pu trouver un semblant de solution quant au problème de ma mère, nous parcourrions le monde, dans notre voiture, dans notre tente, découvrions des endroits dont je n’aurais jamais soupçonné l’existence, mais il nous avait fallu rentrer. Elle me l’a annoncé un soir, à la fin du mois d’août.

- Je suis prise dans une école d’art.

Je n’ai tout d’abord pas compris ce que ça signifiait, avant qu’elle ne me dise que nous devions rentrer sur Bridgeport pour un minimum de trois ans. Elle avait eu peur de me l’annoncer, parce qu’elle savait à quel point j’avais voulu quitter cette ville, mais je sentais qu’avec elle, tout se passerait bien. C’était seulement trois ans. Après, nous irions où nous voulions. Sur son île. C’était pour ça qu’elle ne voulait pas y aller maintenant. Elle attendait ses résultats.

- Et toi, tu vas faire quoi ? demande Nell.

- Je vais me trouver un travail mieux que celui à l’usine et l’attendre.

- Pourquoi tu reprendrais pas des études toi aussi ?

- Tu rigoles ? Moi, des études ? Non, j’ai déjà donné, je suis pas faite pour ça. Et puis je suis trop vieille.

- Vingt-sept ans à peine.

- Eh, me vieillis pas, s’il-te-plaît. J’ai pas encore vingt-sept ans.

Elle lève les yeux au ciel.

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- Meuf, t’as vingt-sept ans demain.

- Depuis quand tu connais ma date de naissance ?

- Je suis pas si nulle que ça, comme amie.

Woh, elle m’avait vraiment manquée, tout ce temps. J’ai toujours besoin d’être loin de quelque chose ou de quelqu’un pour réaliser à quel point je l’adore.

Vingt-sept demain. Je ne savais même pas quoi en penser. Il m’aura fallu vingt-sept ans pour trouver le début du bonheur. Pour trouver quelqu’un avec qui passer ma vie. Quelqu’un qui me comprend et m’accepte telle que je suis. C’est long, vingt-sept ans, quand on se souvient de tout. Quand on est malheureux. J’ai hâte de commencer à vivre, mine de rien.

Nelly m’offre mon verre pour fêter mon retour et je la remercie, avant de quitter son bar. J’ai dit à Luana que je ne rentrerai pas trop tard. Pour le moment, nous vivons dans mon ancien appartement, le temps de trouver autre chose d’un peu plus grand. C’est petit, tout de même, 18 mètres carré. Elle a commencé les cours depuis deux semaines et moi je décore un peu, j’essaye de prendre soin de moi. J’aurais pu aller voir Nell bien avant, mais j’avais un peu peur, parce que je me suis barrée dans dire un mot. J’avais un peu honte, à vrai dire.

- Hey, salut ! me salut Luana quand j’entre.

Elle est à la fenêtre, son carnet de dessin en main. Elle vient toujours se poser là pour dessiner, quand bien ce n’est pas confortable. Je ne la comprends pas trop, mais elle est jolie, ainsi posée contre la vitre. Son ombre se découpe toujours sur le sol et je peux l’observer pendant des heures.

- T’as reçu du courrier, elle m’annonce en désignant mon lit.

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Mon cœur fait un bond dans ma poitrine. Je ne reçois jamais de courrier, ou alors, ce sont des factures et auquel cas, Luana ne me l’annonce pas ainsi. C’est une lettre, que j’ai reçu. Et je sais de qui.

Après le festival, après avoir revu ma mère pour la première fois depuis tant d’années, on en avait conclu que je devais trouver une solution. Que je devais lui parler, avoir des explications, mettre les choses à plat. Bien sûr, je ne pourrais pas la voir, pas comme ça, je n’en aurais pas été capable, de toute façon, même si on avait réussi à l’approcher. Mais Luana avait eu l’idée d’une lettre. Euterpe en recevait sans doute des tas, et elle ne les lisait peut-être pas toutes, mais en voyant mon nom, on était sûres qu’elle lirait la mienne. Alors je lui ai écrit. Je lui ai tout sorti, tout balancé, je lui ai déversé ma haine, mais aussi mes regrets et mon affection secrète, espérant une réponse, pour m’aider, à aller mieux, à avancer. J’avais pensé trouver une lettre à notre retour à Bridgeport, mais rien. Apparemment, elle avait attendu mon anniversaire pour marquer le coup. Audacieux. Dommage que ce soit arrivé une journée trop tôt.

Même en m’y attendant, mon cœur rate un battement en voyant le nom d’Euterpe sur l’enveloppe. C’est bien elle. Elle m’a répondue. Elle va me parler, après tant de temps, je ne sais même pas quoi en penser. Luana s’est levée et enroule ses bras autour de ma taille, pour me donner du courage, je suppose. Je soupire. Vingt-sept ans. Vingt-sept ans que je la connais. Vingt-sept que je la déteste. Vingt-sept ans que j’évite toute conversation.

J’ouvre l’enveloppe et m’empare de la lettre.

Commence à lire.


Eh, regardez, y'a personne qui est mort, elles sont toujours en couple et Pol a des nouvelles de sa mère, serait-ce un happy ending ? Genre, je sais faire ça, moi ?

J'arrive pas trop à réaliser que c'est déjà la fin de cette génération, elle est allée si vite ! Le fait qu'elle soit moitié plus courte y est sans doute pour quelque chose, mais du coup c'est quelque chose de très bizarre, je l'ai finie en moins d'un an, wouhouu (je l'ai finie en très précisément 6 mois, je suis choquée)

Ne vous inquiétez pas, on reverra Pol, bien sûr, mais je n'en dis pas plus.

Parlons de la prochaine génération ! Elle n'est pas du toute prête. Normalement, je finis mes générations après novembre et j'ai donc le nano pour prendre max d'avance, mais là, je finis en octobre, ce qui est fort peu pratique, car je n'ai aucun chapitre d'avance. En plus de ça, je travaille sur un autre projet (sans vouloir trop spoiler, ça concerne deux gens qu'on connait et c'est gay), que j'aimerais poster sur mon blog bazar, du coup je sais pas trop quoi faire, j'ai trop de projets, et en plus de ça je dois taffer mon projet de master création littéraire, si je veux être prise, et aaaaaah.

Je ne pense pas revenir avant l'année prochaine, au mieux, je reviendrai début janvier. Ca me déprime d'avance parce que poster ici et lire vos commentaires me rendent tellement heureuse et j'en ai besoin en ce moment, donc allez commenter un max le legacy chez les Vanek à la place (non, c'est pas de la pub, aimez moi svp).

Et en attendant, vous pouvez aller lire mes quelques entrées du Sapphic September, c'est sur le Ellierpe, et sans vouloir spoiler (en vérité je veux spoiler, me forcez pas), certains textes sont canons, c'est ici : Sapphic September

Bref, à bientôt avec Calliope, je vous aime, merci de suivre l'aventure de mes petites muses depuis si longtemps

 

PS : les titres des quatre derniers chapitres proviennent de la chanson Mamère d'Eddy de Pretto qui correspond énormément à Pol et Euterpe, allez l'écouter et l'album en entier aussi, parce qu'il est incroyable et je vais le voir en concert je suis trop heureuse, aaaah---

5 octobre 2018

sans en vouloir à terre entière

Je n’ai peut-être pas le droit d’être heureuse. Je n’ai jamais eu ce droit, alors pourquoi je l’aurais maintenant, hein ? Pourquoi j’y ai cru, vraiment, je suis stupide, je ne peux m’en prendre qu’à moi-même, j’avais de l’espoir et maintenant je retombe et ça fait mal, et en l’espace de ces quelques semaines, j’ai presque oublié ce que cette douleur faisait, et j’ai mal, j’ai mal, j’ai mal. J’ai mal parce que c’est elle, ma mère, c’est cette femme, c’est elle qui m’a rendue comme ça, c’est elle qui me rend comme ça. Chaque fois que je pense à elle, que je la vois, l’entends, et ça me rend comme ça.

J’essaye de courir le plus loin et le plus vite possible, avant qu’elle ne prenne son violon et qu’elle commence à jouer. Je ne pourrais pas le supporter, je ne veux pas entendre sa musique. Voir ses couleurs.

J’entends les gens applaudir et je sais qu’il me reste peu de temps, pourquoi est-ce aussi difficile d’avancer ici, cassez-vous, tous !

Trop tard. Je me bouche les oreilles instinctivement, mais la première note m’est parvenue, un rouge sang qui s’insère entre mes paupières, s’enroule autour de moi, m’étouffe. Elle ne veut pas partir, alors que je n’entends plus rien et je ne vois plus rien et je m’arrête, livrée au désespoir, laisse mes bras retomber et la musique me heurter de plein fouet. Une tornade de couleurs me frappe et je ne suis plus dans cette réalité. Je ne sais même pas où je suis.

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Une main se pose sur mon épaule et une autre se glisse entre mon poing serré et je reconnais Luana. Je l’avais presque oubliée. Je ne pouvais pas me permettre de l’attendre. Elle se met à avancer, m’entraînant derrière elle et je la suis bêtement, sans plus pouvoir rien contrôler de mon corps. Le violon a le pouvoir de provoquer cette particularité chez moi.

Elle m’emmène jusqu’à la plage où nous étions hier, et cette fois-ci, il n’y presque plus personne. Tout le monde a dû courir vers la scène quand ils ont appris que la célèbre Euterpe avait finalement daigné venir. C’est ça, cassez-vous, allez voir cette femme dont vous ne savez rien, allez l’adorer alors qu’elle ne fait que détruire toutes les personnes qui ont le malheur de croiser sa vie. Je les hais. Et s’ils savaient, ils n’en auraient rien à faire, parce que je ne suis personne et que j’exagère et que des gens ont des vies cent fois pire que la mienne. Je les hais, je les hais, je les hais, je

- Aïe, Pol ! geint Luana.

Je me rends compte soudainement que ma main s’est resserrée sur la sienne. Je la lâche d’un geste brusque.

- Ça va ?

Elle ne devrait pas rester là. Je ne veux pas qu’elle soit là, pas le soir où je revois ma mère pour la première fois depuis huit ans, c’est injuste pour elle, elle n’y est pour rien, elle doit s’en aller, Luana, va-t’en, je t’en prie, ce n’est pas contre toi, va-t’en, vite, va

- J’ai l’air d’aller ? je crache.

- Pol, je suis désolée.

Elle baisse la tête et se tord les mains, gênée. Je suis désolée. Ce n’est pas contre toi. Vraiment.

- Ça changera rien.

Ce n’est pas n’importe quelle autre musique dont les couleurs s’envolent une fois arrêtée. Il me semble encore voir le tourbillon de couleur trop intenses danser devant moi avec malice. Et ce visage. Ce sourire. Cette voix. Encore une vision que je ne pourrais jamais oublier.

- Viens, on rentre, dit-elle.

- Non.

Sa main qui se rapprochait de la mienne se stoppe, et elle relève la tête vers moi, le regard interrogateur. Non.

- Je te rejoins plus tard, je dis simplement.

- Pol, attends, où est-ce que tu vas ? Pol !

Mais je m’éloigne déjà, sans me retourner. Je ne veux pas qu’elle soit là ce soir. Je ne veux pas qu’elle me voit dans mes pires états. Les crises que j’ai faites devant elle ne sont rien par rapport à ce qui m’attend.

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Je m’engouffre dans le premier bar que je trouve. À l’intérieur, les haut-parleurs crachent de la musique qui m’aurait d’habitude fait rebrousser chemin, mais j’ai déjà entendu la musique d’Euterpe en live aujourd’hui, alors vraiment, la musique ordinaire ne peut plus rien me faire. J’en ai rien à foutre de ces couleurs qui me font me cogner partout, elles ne font pas mal à mon dedans, au moins. Des années à détester la musique du plus profond de mon être avant de comprendre ça. C’est Euterpe que je déteste. Woah, bravo Polymnie, quelle déduction. Prends donc un verre, t’y verras encore plus clair.

Le gars au bar me sert son truc le plus fort, à ma demande. C’est peut-être pas raisonnable, de commencer aussi fort, mais plus vite l’alcool se mélangera à mon sang, mieux ce sera. J’ai besoin de son effet de flou, d’avoir l’impression de pouvoir oublier quelque chose. Si seulement je pouvais oublier toute ma vie, ce serait bien.

J’en demande un autre, puis un autre, et je maudis ma capacité à aussi bien tenir l’alcool. Merde, je me suis trop bien entraînée. Je suis presque immunisée à l’autodestruction, maintenant. Haha.

Ah, je suis pathétique, Luana est là, quelque part, prête à m’aider, de façon plus efficace que cette chose que je bois, mais je n’ai pas pu m’empêcher d’aller me saouler dans le premier endroit venu. C’est toujours la solution que je choisis. C’est la plus simple. Boire. Boire, encore et encore, jusqu’à ne plus tenir debout, jusqu’à ne plus rien comprendre, ne plus être soi, juste quelques temps.

 

Retrouver le camping est la chose la plus compliqué qu’il soit. D’une parce que de nuit, la ville ne ressemble en rien à celle de jour, et je suis paumée. Je n’ai même pas vérifié où était le bar en premier lieu. J’ai même pas demandé mon chemin avant de partir. Mon cerveau embué par l’alcool s’est sans doute dit que ça irait bien. Wow. Ça réfléchit pas trop, là-haut.

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Bah, au moins j’ai ce que je voulais. Je vois rien, ça tangue, je sais même plus où je dois aller.  Ah, je crois que quelqu’un m’attend. Pourquoi j’ai bu, moi ? Ma mère doit être dans l’équation, je bois toujours pour ma mère. J’espère la rendre fière, comme ça, je suppose. Regarde maman, ta fille est alcoolique. Je suis sûre que tu n’en attendais pas moins d’elle !

Haha, eh, faut que je rentre, que je m’allonge quelque part, je suis trop crevée. Mes jambes me tiennent plus. Droite, gauche, droite, gauche, concentration, on ne tombe pas, voilà, c’est ça. Attends, merde, je vais où déjà ? Ah ouais, le camping. Ah, j’sais pas où c’est, ça. Continue d’avancer, tu trouveras bien.

Sonnerie.

Ah tiens, encore un message. Ça doit être Luana, encore. Mais qu’est-ce qu’elle fait avec quelqu’un comme moi. Qu’elle se barre, prenne la voiture et me laisse là, livrée à moi-même, c’est bien tout ce que je mérite. C’est ce qu’elle mérite aussi.

Ugh, lui répondre ne serait pas une si mauvaise idée. Elle pourrait me guider. Mais je n’ai pas envie de lui parler. Je veux éviter, vu mon état.

Miraculeusement, je parviens à retrouver mon chemin et l’entrée du camping se dessine dans la pénombre. Ainsi que la silhouette de Luana. Et merde.

- Pol ? elle appelle aussitôt.

Oh non, putain. Qu’elle aille se coucher. Qu’elle ne me voit pas ainsi. J’ai beaucoup trop bu. Je ne veux pas qu’elle me voit quand j’ai beaucoup trop bu.

Elle vient à ma rencontre et je me dois user de toutes mes forces pour ne pas la rejeter violemment, aussi bien verbalement que physiquement. Je dois couper court à la conversation et aller me coucher.

- Tu as bu ? elle remarque, maintenant qu'elle est assez près.

Je ne sais pas ce qui lui fait dire ça entre mes yeux à peine ouverts, ma respiration puant l'alcool ou ma dégaine d'épave. Ah, ça doit lui faire bizarre, de me voir comme ça. Ça me fait bizarre, d'être comme ça.

- Oh, bravo, belle déduction.

Je fais la grimace. C’est sorti plus sarcastique que je le voulais. Eh, oh, j’suis bourrée, c’est pas comme si je pouvais me contrôler.

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Son expression change, elle paraît choquée, déçue peut-être un peu aussi. Observe, Luana, observe bien qui je suis vraiment. Je te l’ai dit, tu ne me connais pas, tu n’as pas envie d’être avec moi, et tu ne m’as pas écoutée. Tu as cru que ce serait que des crises d’angoisse, ces choses de dépressifs, mais tu n’as pas su voir qu’au fond, c’était de l’autodestruction. Je suppose que c’est de ma faute. J’ai pas joué franc jeu. J’aurais dû te le dire. Et maintenant, c’est nous que j’essaye de détruire.

Hmm, peut-être que je devrais le dire à voix haute tout ça.

Je dois couper court à la conversation. Je ne sais même pas ce que je dis, je n’y fais même pas attention. Je dois aller me coucher.

 

Putain, je hais le soleil.

Enfin, pas vraiment, c’est sympa, le soleil, surtout quand on a l’habitude de vivre dans une ville aussi grise que Bridgeport, mais putain, je déteste le soleil quand tout l’alcool de la veille m’arrache le crâne et laisse mon cerveau à vif. Ses rayons sont comme des petites lances qui viennent transpercer mon crâne en se faufilant à travers mes paupières closes. Et si j’ai le malheur de vouloir les presser l’une contre l’autre pour les stopper, ça fait encore plus mal. J’ai dû sévèrement boire, la veille. C’est rare que ce soit aussi violent.

Mais c’est plutôt logique, finalement. C’était la première fois que je le revoyais, en chair et en os. Je l’avais tellement tuée dans mon esprit que je la croyais vraiment morte, partie pour de bon de ma vie, mais c’était faux. Si faux. 

Je suis seule dans la tente, il fait encore frais. Je me demande où est Luana. Le moment où je suis allée me coucher la veille me revient de façon floue, je crois que je l’ai croisée, rentrant du bar. C’est mauvais signe. Je ne me souviens pas de ce que je lui ai dit. Pour une fois, je regrette d’oublier.

Je la trouve dehors, enroulée dans mon sac de couchage. Oh non, ne me dites pas qu’elle a dormi dehors ? Oh merde, qu’est-ce que j’ai encore fait ?

Avec hésitation, je m’assois à ses côtés. Je manque de tomber à la renverse, à cause de l’alcool qu’il me reste dans le sang, mais je parviens à me rattraper de justesse.

- Salut, je dis.

- Salut, elle répond froidement quelques secondes plus tard.

Ah. Pourquoi est-ce que j’ai oublié, bordel de merde ?

- Luana, j’ai dit quoi, hier ?

Autant se lancer tout de suite dans le sujet. Ça ne sert à rien de se torturer. Mon cœur se met à battre plus vite, j’ai peur, parce que je me connais, et j’ai peur de moi-même.

Luana prend son temps et ça me fait mal. Ma tête bascule, un peu, sur le côté, à droite, à gauche, elle est si lourde, j’ai mal.

- Tu as dit que tu buvais depuis que tu me connaissais, elle dit en regardant droit devant elle. Je peux savoir ce que ça veut dire ?

Elle n’a pas tourné la tête vers moi une seule fois depuis le début. C’est peut-être pas plus mal, parce que je dois ressembler à rien, mais c’est blessant. Mais ce que je lui ai dit est pire.

- Putain, merde. Je suis désolée, je… je suis désolée.

Elle lance un bref regard vers moi. Ce n’est pas de la colère que je lis sur son visage. Je ne sais même pas ce que c’est. Je ne suis pas faite pour vivre avec les gens.

- C’est pas ce que je voulais dire, c’est pas… ça veut pas dire ce que tu crois que ça veut dire. Je bois pas à cause de toi. Je bois depuis que t’es arrivée, mais c’est pas toi. La première fois, c’est quand t’as foutu la musique de ma mère, puis après j’ai continué à boire parce que je la voyais partout et hier j’ai bu parce qu’elle était là. C’est pas toi, c’est juste que t’es arrivée ne même temps qu’elle, je ne sais pas ce qui m’a pris de te dire une chose pareille, je m’en souviens même pas, j’étais en colère, j’étais bourrée, j’étais, je, je-

- Eh Pol, calme-toi !

Elle a tourné tout son corps vers moi, elle me prend par l’épaule, inquiète.

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- Et j’avais peur ! Peur parce que je commençais à bien t’aimer et rien chez moi ne faisait qu’une fille comme toi puisse m’aimer, alors je fuyais, j’essayais d’oublier, parce que c’est le seul moyen que j’ai d’oublier, l’alcool, et-

- Eh, chut, chut, c’est rien.

Je suis pathétique. Je veux disparaître.

- C’est moi qui suis désolée. J’ai réagi un peu violemment hier. Je t’en ai voulu de boire alors que tu avais besoin d’aide. Je t’en ai voulu parce que tu ne m’avais rien dit pour ta sœur. Ce n’est pas à moi de décider quand tu te confies. Je n’aurais pas dû t’en vouloir.

Je souris. Je ne m’en souviens même pas.

- On est allées un peu vite, nous deux, hein ? On n’a pas eu le temps de vraiment se connaître assez, je souffle, regrettant presque aussitôt d’avoir dit une telle chose ; la conversation devient trop sérieuse, et j’ai peur de la suite.

- Peut-être, elle répond doucement.

Je me retiens de grimacer. Je n’aime pas ça.

- Mais je changerais rien à ce qu’il s’est passé jusqu’à maintenant, j’ajoute rapidement pour rattraper le tout. Parce que j’ai jamais vécu ça avec personne !

Un pâle sourire traverse son visage. J’aime bien son sourire.

- Je crois que je t’aime.

- Je crois que je t’aime aussi, Pol.

28 septembre 2018

à te regarder tout simplement

Les rues sont envahies de gens, tellement que c’en est dur de circuler. Luana passe la plupart du temps devant, tenant bien fort ma main pour ne pas me perdre, et se fraye un chemin à travers la foule. Quand on peut, on observe les artistes qui se produisent sur les pavés des rues, sur l’herbe des parcs, sur le béton des promenades. Avec insistance, elle regarde les autres dessinateurs comme elle créer sur le moment, elle observe leurs techniques, parfois même discute avec eux, échange des conseils, des trucs du métier. La plupart de ces artistes se produisent à leur stand, tous alignés, mais certains ont la chance et sans doute la notoriété, de se produire sur scène. Il y en a plusieurs dans l’immense parc au centre de la ville, dont une immense, pour l’instant vide, qui accueillera la musique.

- On pourra partir avant qu’ils ne commencent, si tu veux, me dit Luana.

- Non, ça ira, ne t’inquiète pas.

J’ai envie de voir ce qu’un concert en plein air peut donner. Et je n’ai pas envie de lui gâcher le festival. Je sais qu’elle a envie de rester et d’écouter la musique, mais qu’elle ne le fera jamais si je décide de partir dans mon coin. Elle ne me laissera pas seule. Pour elle qui fait tant d’efforts pour moi, je me dois d’en faire pour elle.

Sur les petites scènes, on peut y voir des magiciens, qui illuminent la journée de dizaines de gamins avec leurs tours de passe-passe, des acrobates qui tordent leurs corps dans tous les sens, et j’ai mal pour eux, il y a même un mime, alors que je pensais très sincèrement que cet art était mort depuis longtemps.

Puis un micro se branche, un larsen épouvantable fait grimacer les personnes présentes et une voix s’élève de la grande scène. Le principal spectacle de ce festival est sur le point de commencer. Et dans ma poitrine, son cœur se met à battre un peu plus vite. La main de Luana sert la mienne en guise de soutien et je retrouve mon souffle que j’avais soudainement retenu.

- Tu es sûre que ça va aller ? elle me demande.

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Je hoche la tête silencieusement, le regard rivé sur la scène où l’on s’agite. Ça fait quelques temps que j’écoute un peu de musique chaque jour. Ça ne devrait pas être pire. Avoir des points colorés qui dansent devant ses yeux, quand on sait les apprécier, ce n’est pas si horrible, finalement.

- Bonjour à tous ! lance une femme derrière le micro. J’espère que vous allez tous bien et que vous profitez à fond du festival !

Quelques cris d’approbation se font entendre ça et là.

- Il est temps maintenant de lâcher vos musiciens et musiciennes préférés dans l’arène, et ce jusqu’au bout de la nuit !

D’autres cris de contentement. À côté de moi, Luana sourit.

- S’il-vous-plaît, faites un maximum de bruit pour notre premier groupe !

Je grimace quand tout à coup, beaucoup trop de gens hurlent et frappent beaucoup trop fort dans leurs mains. Je me concentre sur ma main dans celle de Luana, me concentre sur son souffle régulier et familier. Respire. Je peux le faire.

Le fameux premier groupe arrive, est applaudi, se prépare. J’observe les instruments avec appréhension. Le synthétiseur avec amertume. Je n’ai jamais réussi à dompter toutes ces touches, ce clavier trop long, trop grand, trop. Les points devant mes yeux me déconcentraient. Un doigt mal placé, erreur, un problème de rythme, erreur, mon existence, erreur. Je n’étais même pas bonne pour la musique, quelle fille indigne étais-je donc ? A quoi servais-je, à part gâcher la vie des autres ? Ugh, je déteste vraiment la musique.

D’instinct, je ferme les yeux quand la première note se faire entendre, mais ça n’a jamais rien changé. Les couleurs parviennent toujours à se frayer un chemin à travers mes paupières closes.  C’est un jaune très clair, et il me fait le même effet que quand on regarde le soleil en face et qu’il s’imprime sur notre champ de vision pendant quelques secondes.

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Les groupes s’enchaînent, les couleurs changent, ainsi que leur disposition, chaque groupe à son style de couleurs et d’enchaînements différents et je me dis que si ma mère n’avait pas été aussi obsédée par la musique au point de me délaisser, j’aurais pu utiliser ma synesthésie autrement.

Mais avec toutes ces couleurs tout le temps, ma tête commence à tourner, c’est épuisant, de ne pas avoir un champ de vision complet. Luana le remarque bien assez vite.

- Hey, tu veux qu’on aille s’asseoir un peu plus loin ? elle demande.

Je hoche la tête, une main sur mon front, le visage déformé par une grimace. Elle me prend par la main et comme tout à l’heure, se fraye un chemin à travers la foule, pour m’emmener vers les bancs aux extrémités du parc. On peut toujours y entendre la musique, mais les couleurs se font beaucoup moins intenses et je peux voir correctement à nouveau.

- Ça va mieux ?

- Oui.

Au loin, la musique change et se ralentit, devient plus languissante.

- Hey, ça vous dit une petite danse ? lance le chanteur.

Honnêtement, je n’en aurais rien eu à faire si Luana n’avait pas tourné sa tête vers moi avec un grand sourire.

- Oh non, n’y pense même pas, je la préviens.

Elle ne répond pas, continue de sourire. Oh non, non, non, je ne danse pas, moi, je ne l’envisage pas, je ne le ferai jamais, même pour elle. Même pour son sourire et ses yeux qui se font si doux. C’est de la manipulation. Elle sait que je ne peux pas dire non à ça.

Elle se lève, s’empare de ma main, essaye de me soulever, mais je suis beaucoup plus forte qu’elle, elle ne me fait même pas bouger d’un centimètre.

- Allez, supplie-t-elle.

- Non, je réponds sèchement.

- Pol, allez, il n’y a personne autour de nous.

Le fait d’être dans la foule ou non n’est pas un argument. Je ne danse pas. Point.

Elle relâche alors ma main et fait un cercle avec ses bras devant elle, se met à tourner toute seule. Sérieusement ?

- Quoi ? me fait-t-elle en remarquant mon regard de jugement. Tu ne veux pas danser avec moi. Alors je danse toute seule.

Je sais très bien où elle veut en venir, et le pire, c’est qu’elle va gagner. Parce qu’elle a vraiment l’air ridicule et que je ne peux pas la laisser comme ça.

Je soupire, vaincue, et je me lève à mon tour. Je m’approche d’elle et prends ses mains dans les miennes. Elle observe mon geste avec un petit sourire de victoire. La vicieuse. Ce n’est qu’une gamine pourrie gâtée, mais je ne peux m’en prendre qu’à moi-même. C’est moi qui lui donne tout ce qu’elle veut. 

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Puis elle relève la tête vers moi et je me fais happer par son sourire si parfaitement étiré sur ses lèvres. Elle prend le contrôle et nous tournoyons doucement, et autour de nous dansent les couleurs, elles nous accompagnent. C’est agréable, d’être accompagnée par la musique.

- Alors, c’est bien la danse ? elle me taquine.

- Tais-toi donc.

Elle rigole, puis lève la main pour me faire tournoyer, mais je suis beaucoup trop grande par rapport à elle pour que ce genre de truc fonctionne. Nos mains se séparent pendant le procédé et c’est à ce moment-là que la musique finit par s’estomper, avant de s’éteindre totalement.

- Juste à temps, commente Luana. Tu veux qu’on y retourne ?

Je hoche la tête.

Le groupe commence à partir et l’animatrice s’approche du micro quand nous retrouvons enfin une place correcte parmi les gens, pas trop loin du bord néanmoins, au cas où j’ai envie de partir soudainement comme tout à l’heure.  

- Waouh, quel spectacle, n’est-ce pas ?

Quelle intonation extrêmement fausse, surtout. J’ai presque de la peine pour elle.

- Il me semble que c’était notre dernier groupe, annonce-t-elle en feignant la tristesse.

Décidément, elle n’est pas bonne actrice, mais les gens se prêtent tout de même au jeu et lâchent des soupirs déçus.

- Ah, attendez, je crois que nous avons une surprise !

Mon ventre se tord. Les surprises, ce n’est jamais bon et j’ai un mauvais présentiment.

- Que serait un festival de musique sans la star montante du milieu !

Oh non. Oh non, non, non, je refuse.

Je ne l’entends même pas quand elle hurle le nom de ma mère. Tout mon être est concentré sur cette femme si légère, si enthousiaste qui traverse la scène en faisant des signes de main, un immense sourire en travers de son visage, applaudie et admirée par tout le monde. Elle traîne derrière elle son instrument adoré, cet instrument qu’elle a toujours plus aimé que moi et un frisson me parcourt. Tout le monde applaudit, tout le monde s’excite, je suis incapable de bouger, incapable de détourner mon regard, huit ans, huit ans que je ne l’avais pas vue en vraie. Elle n’était pas censée venir. Elle ne devait pas venir, elle ne pouvait pas, elle avait un empêchement, pourquoi est-elle là, que fait-elle là, pourquoi vient-elle toujours tout gâcher, va-t’en, va-t’en, tu n’es pas réelle, j’imagine tout ça, je suis toujours là-bas, avec Luana, et on danse, n’est-ce pas, c’est mon esprit qui imagine des choses, qui veut me détruire, parce que ça fait trop longtemps que je me sens bien, n’est ça, oui, c’est ça, elle n’est pas là.

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- Bonjour à tous !

Elle est là. C’est sa voix. Je ne l’ai pas oubliée. Comment le pourrais-je ? Je suis la muse de la mémoire. Je me souviens de tout. Je me souviens de sa voix, de son visage, ses habitudes, ses mots blessants, son dégoût, sa musique qui me faisait mal et qui ne cessait jamais, ses tentatives de rattrapage ratées. C’est elle, tout elle, tout son être et son passé commun au mien se trouve sur cette scène, devant ces gens et elle sourit, comme si tout allait bien et elle vit sa vie, vit sa passion et personne ne se doute que je suis là, personne ne se doute de qui je suis, elle ne sait pas que je la vois, elle ne sait rien, elle me croit partie, loin, et pourtant, nous sommes si près, j’ai l’impression que je pourrais la toucher, je

- Pol !

Je me rends compte de ma respiration trop rapide et de mes mains qui se serrent et de mes jambes qui tremblent et je dois partir.

- Je ne suis pas venue seule ! J’ai avec moi ma fille, Elia !

Je dois partir. Je dois baisser le regard, je ne veux pas la voir, ni elle, ni sa mère, ni elle, ni Euterpe, je ne veux pas les voir, je ne peux pas les regarder, je dois partir.

Je


Bonjouuur, était-ce prévisible ? Oui. Mais whatever !

Je suis désolée pour le retard, disons que j'ai eu quelques petits soucis personnels, en plus de soucis d'internet, mais ce chapitre a finalement réussi à voir le jour ! Il n'est pas ouf, je m'en excuse, les prochains sont pareils, et ça me saoule d'avoir une fin de génération pareil, mais bon...

Ah oui, je vous avais pas dit ! Il reste deux chapitres à la génération. Voilà, bisous.

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